La passion du cheval est née dans mes yeux de fillette grâce à Torpil, Candy et Lauriane Gontier. Depuis, elle n’a cessé de façonner mes rêves en diverses déclinaisons. J’ai appris à monter à cheval dans plusieurs structures à Montauban (82) aux côtés de Laureen Dubarry, Céline Rivat, Jean Jollant…etc. Suivant ma chère Calipso, j’ai traversé le département pour commencer le concours en CSO et CCE dans les écuries de Delphine Fau à Fontenilles (31). Ensemble nous avons vécu les souvenirs qui ont catalysé ma passion du concours. En 2015, en rencontrant Tatiana & Grégory Molina, je suis sortie du système club et j’ai appris à lire un cheval. Grâce à eux j’ai fait mes premières saisons jeunes chevaux avec Brisca de Mondarre et j’ai commencé la commercialisation de chevaux. En parallèle de cette douce vie d’écurie, j’ai mené des études en école de commerce à Toulouse et réalisé mes stages au sein des magasins PADD de Paris.
En 2016, me voilà en route pour Saumur afin d’y réaliser ma dernière année d’étude. D’une nature très ancrée, très famille, la décision n’est pas évidente. Je perds mon chat dès le premier soir dans ce Maine & Loire qui me semble bien loin de tout. La rentrée se passe, je retrouve le chat, la machine se met en marche. . Sébastien, Eleni, Clémence, Alexis, Abdelmoghit, Carla, Guillaume…. je rencontre les personnes qui moduleront mon avenir pro & perso. Je découvre la filière équine de manière professionnelle ; nous courons les salons, les concours, les portes ouvertes dans toutes les entreprises qui pèsent dans la filière. J’aurais des dizaines de noms à citer et autant d’anecdotes à raconter tant tout ce que nous avons vécu et appris ensemble fut intense. S’il y avait une année tremplin à retenir, une année bonheur 100% feel good ce serait décidément celle-là. Afin de valider le cursus, il nous est proposé de travailler sur la création fictive d’une entreprise liée à la filière équine. L’abstrait ? Très peu pour moi. J’ai depuis toujours un appareil photo à la main et l’envie d’entreprendre. La première fois que j’expose l’idée de créer réellement mon entreprise pour la couverture photo des concours équestres, beaucoup sourient. Surtout mes parents. J’ai 21 ans et je n’ai rien d’une chef d’entreprise. Sébastien me dit d’y croire. Equi’Capture est déclaré le 01 Janvier 2017. Je n’ai qu’à travailler, me former, apprendre des professionnels de l’image et retranscrire cela sur les concours que l’on me confient dans ma région. Je signe avec le Club Hippique de Pibrac, que je remercie encore pour la chance qu’ils m’ont offerte à l’époque. Je pars me former auprès des plus grandes agences ; Sportfot, Maindru, PSV… et savoures la chance de côtoyer les plus grands cavaliers sur les plus belles pistes : Wellington, Miami, Aix la Chapelle, Badminton, Pau, Paris, Bordeaux, Lyon, Barcelone, St Tropez … L’année Saumuroise s’achève et c’est à nouveau le cœur serré que je reprends la route, bien que ce soit celle qui me ramène chez moi. Sébastien m’explique que je ne dois pas pleurer… car si j’ai le droit d’être triste… j’ai néanmoins l’interdiction d’être moche.
Pour faire plaisir à tout le monde, je prends un CDI à Limoges dans la communication d’un pôle équestre. Ne souhaitant pas partir seule, je prends dans mes valises un cheval trouvé franchement par hasard du côté de Royan. Je me cherchais une jument selle français de métier, pour reprendre le complet et franchir le cap Amateur 1, avec de la taille. & c’est ainsi que Caïd est rentré dans ma vie ; arabe barbe, entier, 1m55, juste débourré. Nous commençons à travailler avec Thibault Fournier “Il est vraiment super ton Pottock!” Je tiens trois mois en poste jusqu’à ce que la photo et l’indépendance ne me manquent trop. Au hasard d’un transport partagé, Benjamin Aillaud me dit de “surprendre le monde pour que ma vie devienne incroyable”. Je démissionne, rentre dans le Sud et m’installe dans des écuries à Réalville que personne ne s’attendait à voir vivre à nouveau. Avec l’aide d’Olga, nous accueillons rapidement 25 propriétaires. 2018 s’enclenche Equi’Capture fête sa première année et continue de se développer. Caid commence les concours et s’impose dans toutes les disciplines week-end après week-end faisant taire les médisances sur sa race “inconnue au bataillon”. J’en profite d’ailleurs pour m’initier à des mondes qui m’étaient jusqu’alors inconnus ; voltige, spectacle, western, endurance, attelage … Uniquement pour prouver sa polyvalence !
Malgré la distance, Sébastien fait partie du quotidien et parle souvent d’un croisement entre Rime, la jument SF d’Eleni et Caid. Nous travaillons ensemble au Jumping de Bordeaux en Février 2018 puis je retourne à ma vie entre retouches photos et gestion des chevaux. La vie est belle mais il me manque, je le lui écrit le 03 Mars à 19h34. Il me répond “toi aussi babe, je t’appelle demain” Le lendemain, c’est Eleni qui téléphone. Sébastien ne m’appellera pas et ne m’appellera plus. L’immense majorité de notre promo se rend aux obsèques près de Cherbourg. S’enchaînent des mois obscurs où je me fâche contre Dieu et le monde entier. Sébastien Relier avait 22 ans et méritait de vivre. Le temps qui passe m’oblige à faire face mais je décide de fuir, j’arrête les écuries et pars travailler plusieurs mois à Miami pour couvrir les pistes de Wellington.. A mon retour en France, je veux trouver une stabilité métro boulot dodo et je signe un CDI dans le monde automobile…De son côté, Eleni décide de vivre chacune de ses envies. Elle s’expatrie en Thaïlande et sa jument suitée, Rime, arrive dans le Sud. Guillaume nous ouvre alors les portes de sa propriété à Lamothe Capdeville. Ami de Saumur & de Sébastien, nous décidons ensemble de réaliser ce fameux croisement : Caid X Rime. En juin 2020 naît une pouliche bénie par notre étoile ; Kap Devil de Relier.
2021.Au fur et à mesure, le projet d’élevage s’affine. Caid étant souvent remarqué sur les terrains, je commence à commercialiser sa semence. Nous décidons de remettre Rime au sport afin de la connaître davantage sous la selle pour pouvoir la croiser intelligemment. Les deux juments rejoignent les écuries de mon meilleur ami, Clovis Jordanis, en Septembre 2021 et je continue à valoriser Caïd chez Laura Etineau. Je ne saurais assez remercier ces deux personnes pour tout ce qu’elles ont fait pour nous, Clovis pour la dimension élevage et Laura pour le sport et les soins à Caïd, mon Roi Soleil.
En 2022, la mère de Clovis, Carole Jordanis, enfile le costume de marraine la bonne fée en me proposant de m’installer maintenant et de lui racheter un jour sa propriété à Albias. Je suis alors en pleine transition professionnelle. Nombreuses sont les oppositions par mes proches les plus terre à terre, d’un point de vue financier et logistique, cela semble impossible. Pour autant, je sais avoir une étoile dans le ciel qui veille au grain. Le sommeil est parfois dur à trouver mais à chaque coup de blues il se trouve quelque chose ou quelqu’un pour me donner l’envie d’y croire encore. J’ai alors deux CDI et les entreprises pour tenter de convaincre une banque de me suivre à l’heure où les taux explosent les plafonds et où le mot cheval fait frémir n’importe quel banquier. Je suis déclarée agricultrice au 01/01/2023. Tous les copains mettent la main à la patte pour les travaux de première nécessité et m’apprennent la différence entre le cruciforme et les têtes étoilées.
2023, Ouate, Jadore, Odette, Ilarya & Ckenza rejoignent Rime, Caldonia, Kap Devil, Caid & Orros à la maison. Grâce au soutien du Haras de la Gesse que j’intègre nous y sommes enfin, la première génération Relier à plus d’un individu voit le jour. & cerise sur le gâteau, les trois poulains trouvent en très peu de temps une famille 5*. Ils la rejoindront chacun à leur sevrage. Le concept séduit. Je suis de plus en plus convaincue qu’un courant est en marche dans le milieu équestre ; les gens veulent une relation avec leur cheval dès son plus jeune âge. La vente in utero sera mon créneau. Grâce à un directeur de banque extraordinaire, l’offre de prêt est validée, les fonds débloqués et nous signons l’acte de vente de la propriété. 5 poulains sont en route pour 2024, 8 pour 2025. La machine est lancée. Pour de vrai.